La bibliothèque de musique OrchPlay

1- L'étude de l'orchestration et la compréhension de sa nature et de ses mécanismes:

Pour apprécier l'art de l'orchestration rien de peut remplacer la fréquentation des concerts et l'écoute d'enregistrements de référence, avec partition en main si possible si on veut l'étudier de plus près. Assister aux répétitions d'un bon orchestre permet de surcroît d'entendre les familles ou sections instrumentales souvent répétées et mises en place séparément. C'est alors l'occasion de découvrir toute la richesse et les subtilités des combinaisons. On peut bien sûr ensuite suivre un cours d'instrumentation et d'orchestration avec un compositeur ou orchestrateur d'expérience qui peut réduire au piano les différentes partitions et isoler les parties instrumentales en suggérant les possibilités d'orchestration. Il va également de soi que la pratique d'un instrument et le jeu dans un orchestre (même modeste) contribuent grandement à la compréhension de ses possibilités et, tout aussi important, des caractéristiques, dynamiques et des comportements propres à chaque famille et section de l'ensemble.

2- Des moyens dont on peut rêver:

Dans le meilleur des mondes, on aurait accès à un grand orchestre en salle qui pourrait à demande jouer des extraits d'oeuvres du répertoire symphonique, et cela dans les combinaisons instrumentales de son choix. On imagine aisément la situation: "Cher maestro, pourriez-vous svp nous interpréter les mesures 14-16 du premier mouvement de la 40è symphonie de Mozart; nous aimerions entendre les trois instruments suivants: en premier la flûte, puis la première clarinette et ensuite le premier basson, et enfin les trois combinés pour apprécier le fondu." Ou encore: Cher maestro, pourriez-vous cette-fois ci nous interpréter les mesures 1-8 du deuxième mouvement de la 100è symphonie de Haydn; nous aimerions entendre en premier la première flûte seule, puis les premiers violons et ensuite la flûte et les premiers violons combinés." Ou alors: "Nous aimerions entendre les mesures 59-63 du 1er mouvement de La Mer de Debussy; en premier le hautbois solo puis ensuite ce hautbois et la première flûte pour apprécier le subtil rôle de coloration de la flûte; nous aimerions également la mesures 62: en premier les deux clarinettes puis en y ajoutant les deux hautbois et ensuite les deux flûtes pour étudier le fondu des timbres à l'octave et enfin la mesure 63 (clarinettes, premier basson, troisième cor, alti et violoncelles) pour comparer le mixage des familles instrumentales avec la mesure précédente." La liste pourrait s'allonger à l'infini…

3- La réalité plus prosaïque et les espoirs suscités par les nouvelles technologies d'enregistrement:

Mais disposer d'un grand orchestre à demeure relève effectivement… du rêve… à moins qu'un mécène milliardaire s'intéresse à la chose!

On pourrait toutefois s'imaginer qu'avec les développements technologiques des dernières décennies dans le domaine de l'enregistrement multipiste il serait possible d'avoir accès à des enregistrements orchestraux permettant d'isoler à son gré différents instruments et familles pour étudier leurs rôles dans les combinaisons orchestrales. Mais c'est malheureusement chose impossible car les enregistrements symphoniques se font en salle (pour assurer la cohésion musicale et acoustique) et les différents microphones (principaux, appoint, ambiance, etc.) ne permettent que de de modifier légèrement l'équilibre entre les familles ou d'amener un peu plus à l'avant-plan un instrument en particulier, tout en contribuant au timbre spécifique de l'orchestre dans l'acoustique ambiante. L'art sophistiqué du preneur de son et du "Tonmeister" permet dans le meilleur des cas une symbiose réelle avec l'interprétation des musiciens mais l'isolation de chacun exigerait des prises de sons acoustiquement séparées dans des cabines isolées, enregistrées en différé, ce qui rendrait le jeu d'ensemble mécanique et même imprécis en ne permettant pas de le moduler en fonction de l'acoustique réelle des salles. Ces techniques d'enregistrement en pistes individuelles puis superposées sont plutôt le domaine de la musique pop ou le plus petit nombre d'instruments rend la chose praticable et souvent même souhaitable; elles permettent également de transformer électroniquement les pistes individuelles et de les mixer de façon très créative, ce qui devient souvent la "signature" d'un groupe. Mais en musique symphonique on tente plutôt de restituer le plus fidèlement possible le jeu des instruments acoustiques en misant sur la richesse et la variété des combinaisons de timbre.

4- Les techniques de simulation (protocole midi et banques de sons "sampling"):

On trouve sur le marché depuis plus de deux décennies une gamme très variée d'instruments acoustiques numérisés (banques de sons), dans des qualités diverses, que l'on peut contrôler par le protocole de transmission MIDI. Les meilleurs permettent une simulation potentiellement convaincante du jeu instrumental en offrant un très large palette de modes de jeu et de variations numérisés ainsi que des "scripts informatiques" (codes de programmation). L'amateur pourrait croire que ces instruments électroniques peuvent aisément servir de succédané au jeu instrumental réel. Mais la réalité est que bien que des simulation convaincantes soient possibles, chacun de ces instruments virtuels comporte ses qualités et ses faiblesses de même que ses limites et idiosyncrasies techniques imprévisibles. Il n'est pas possible de réellement automatiser quoi que ce soit et le musicien qui désire s'en servir doit avoir une idée très précise du résultat "acoustique" à atteindre avant même de les utiliser et trouver dans les modes et techniques de l'instrument virtuel les équivalents potentiels en les modifiant au besoin. Cela équivaut à ciseler chaque ligne instrumentale et l'équilibrer dans le contexte orchestral, un travail que seuls certains musiciens d'expérience spécialisés sont en mesure d'accomplir.

Depuis quelques décennies également, plusieurs logiciels de notation musicale se sont mis à offrir des systèmes "d'interprétation automatisée" à partir d'une partition numérisée. Malgré certains efforts louables il faut mettre en garde l'étudiant en orchestration ou le chercheur contre ces types de simulation. Elles peuvent apparaître utiles de prime abord mais elles renvoient un image sonore à ce point éloignée de la réalité que le potentiel pédagogique en est très mince, voir même contre-productif (une "dé-formation" plutôt qu'une formation de l'oreille).

5- La Bibliothèque de musique OrchPlay:

-QUALITÉ

OrchPlayMusic a mis au point un système de rendu des partitions symphoniques combinant les meilleures techniques de "sound sampling" combinées à l'expertise d'interprètes professionnels: c'est le système OrchSim.

Chacun des enregistrements OrchSim est réalisé à partir non seulement des indications du compositeur dans la partition mais en incorporant les traditions d'interprétation transmises de génération en génération par les musiciens. Si nous prenons une symphonie de Haydn (un exemple parmi tant d'autres), il est évident que la partition ne décrit et ne prescrit pas tous les détails conduisant à une interprétation convaincante (modes d'attaque, phrasés, modulations de timbre, agogique, fluctuations planifiées de rythme et d'intonation, de vibrato et de tempo ainsi que l'équilibre variant constamment entre les membres d'une section et les familles instrumentales en fonction de la priorisation des plans sonores, etc.). Ces éléments pourtant essentiels doivent être restitués et le système OrchSim a été développé pour permettre de le faire. La qualité des enregistrements avec le système OrchSim a été testée dans des laboratoires universitaires par des musiciens professionnels et se compare favorablement aux enregistrements de très bons orchestres quant au réalisme et à la subtilité de l'interprétation. Le but est de faire oublier complètement les modalités de production pour que l'auditeur puisse se concentrer sur la musique elle-même dans sa richesse orchestrale.

-FLEXIBILITÉ

Tous les enregistrements OrchSim sont réalisés en véritable format multipiste, permettant la sélection de chaque instrument individuel qu'on pourra entendre à sa position réelle sur la scène et dans l'espace acoustique de la salle. Ces enregistrements sont en format audio 24bit et transférés en format propriétaire .OPL pour être lus par le logiciel OrchPlay. Toutes les combinaisons instrumentales sont alors possibles et les équilibres peuvent être variés à loisir.

Nous proposons ainsi l'équivalent de votre propre grand orchestre dans sa salle de concert ! … mais sans toutefois, pour l'instant -nous devons l'avouer- la possibilité de converser directement avec le maestro pour lui faire part de vos choix d'extraits et de combinaisons instrumentales… mais nous y travaillons!

La Bibliothèque de musique OrchPlay compte présentement 100 oeuvres (extraits courts ou mouvements complets) du répertoire symphonique de la fin du 18è siècle à nos jours. Nous prévoyons proposer de plus en plus de mouvements complets et offrir d'ici quelques années un répertoire représentatif qui comprendra près de 400 oeuvres significatives.

6- Les utilisateurs de la Bibliothèque de musique OrchPlay:

-PROFESSEURS, ÉTUDIANTS, CHERCHEURS, MÉLOMANES

Les professeurs d'orchestration, les étudiants, les chercheurs, les ingénieurs du son de même que le public mélomane trouveront ici un instrument de choix pour la pédagogie, la recherche et l'appréciation de la musique symphonique. Le logiciel OrchPlay est assez simple pour être utilisé par des enfants du primaire mais assez performant pour répondre aux besoins de chercheurs universitaires.

-INTERPRÈTES

A mesure que le répertoire s'élargira, la Bibliothèque OrchPlay deviendra d'une tout aussi grande utilité pour les interprètes. Ceux-ci pourront enregistrer leur partie (en plusieurs versions si désiré) et la ré-écouter dans le contexte orchestral… et -pourquoi pas?- en faire parvenir copie à son professeur! OrchPlay comme nouveau "karaoké classique" ou comme digne descendant du "Music Minus One"!

Le Système OrchSim Logo

OrchSim réunit en un ensemble cohérent les meilleurs instruments virtuels combinés à l'expertise d'interprètes professionnels pour réaliser un système hyper-réaliste de rendu des partitions symphoniques. Depuis sept ans l'équipe de OrchSim a travaillé à développer ce système en le testant régulièrement auprès de groupes cibles d'auditeurs spécialisés (étudiants en musique de divers niveau, professeurs et musiciens professionnels et spécialistes de l'enregistrement).

1- Intégration, création et harmonisation de tous les instruments virtuels constituant un grand orchestre symphonique à partir des meilleures banques de sons.

  1. Il fallait en premier lieu s'assurer que chaque instrument virtuel intégré ou construit de toutes pièces "réagisse" comme l'instrument acoustique qui lui sert de modèle en le comparant au jeu de référence des interprètes. Cela signifie bien plus que simplement choisir et utiliser telle ou telle banque de sons et les scripts les régissant. Nous avons réalisé une taxonomie raisonnée de tous les différents modes de jeu en en mesurant les interactions. Et pour cela nous avons dû "normaliser" et "harmoniser" une nombre considérable d'échantillons individuels pour pouvoir ultérieurement en contrôler les paramètres. Cela implique également la normalisation des différentes courbes de réponse des groupes d'échantillons (modes de jeux échantillonnés) en fonction du registre, de la dynamique, de l'articulation. Chaque instrument de chaque famille et sections instrumentales peut ainsi disposer d'une palette sonore propre et tous les modes de jeux sont équilibrés entre eux permettant le passage très rapide et convaincant de l'un à l'autre de même que des combinaisons et variations complexes dans le temps.
  2. Il a également fallu s'assurer que le volume relatif et l'ambitus dynamique de chaque instrument individuel virtuel correspondent à son modèle acoustique. Il s'agit ici d’équilibre à l'intérieur des familles instrumentales.
  3. Il a de plus fallu veiller à ce que l'équilibre global entre les familles virtuelles instrumentales soit modelé sur la réalité acoustique de l'orchestre, et cela en tenant compte de la disposition spatiale.
  4. En prenant en considération la structure et les possibilités du protocole de transmission midi ainsi que la structure du notre logiciel de gestion d'échantillons, nous avons réalisé une cartographie ("mapping") globale de tous les modes de jeux de tous les instruments ainsi que de toutes leurs variations nécessaires à un rendu réaliste de façon à pouvoir les contrôler en temps réel, et cela sans latence appréciable. Plusieurs "comportements instrumentaux" de base ont de plus été "scriptés" (programmés) de façon à créer des "routines primaires" accessibles par des méta-commandes.

2- Établissement du lien entre les instruments virtuels et la notation symbolique

  1. Entrée des données: OrchSim assigne une commande destinée à notre logiciel de gestion d'échantillons à chaque symbole (texte ou graphique) qu'un musicien peut rencontrer dans une partition musicale. Nous avons procédé à une classification des symboles musicaux de façon à les regrouper en catégories logiques correspondant à l'expérience de l'interprète. Ces catégories ont également pris en compte les particularités des différents outils symboliques du logiciel de notation numérique.
  2. Possibilité d'interprétation d'une partition: OrchSim a ensuite été enrichi d'une tout autre série de symboles (non visibles à l'impression de la partition) qui permettent —comme le feraient les musiciens d'un ensemble— de moduler la plupart des paramètres de l'information "primaire" transmise de la partition en véritable jeu instrumental. Les possibilités vont du placement des accents agogiques et métriques, de la durée et de la variation de timbre et de dynamique des notes tenues au contrôle de la vitesse d'attaque, du bruit parasite, de la position et de la pression de l'archet des cordes, du contrôle du "cuivré" et de l'ouverture des sourdines des cuivres, du vibrato et de la présence de bruits de clés pour les bois jusqu'au choix de baguettes et de leur position de frappe sur une cymbale, entre plusieurs autres.

3- Réalisation de maquettes à partir de partitions et validation des résultats

Nous avons en un premier temps produit avec OrchSim une série de maquettes d'extraits d'oeuvres représentatives du répertoire symphonique, des classiques jusqu'aux modernes.

Chaque extrait a été modelé sur une sélection d'enregistrements de référence et chaque partie sur le jeu d'un interprète professionnel. Au cours de l'évolution de OrchSim ces maquettes ont été retravaillées et perfectionnées régulièrement de façon à en améliorer la qualité et le réalisme.

Au fil des ans nous avons régulièrement convié plusieurs collègues musiciens professionnels (compositeurs, analystes, interprètes, ingénieurs du son) à des auditions d'extraits et colligé leurs commentaires. Leurs critiques et remarques ont été d'une importance capitale d'une part pour l'amélioration de ce qui devenu un rendu instrumental hyper-réaliste et d'autre part pour l'optimisation des moyens de notation à être utilisés pour contrôler efficacement plusieurs aspects de l'interprétation depuis une partition numérisée.